Revenant sur une thèse qui lui est chère, Michel Jas affirme qu’entre cathares et protestants existe une continuité non pas de théologie (les doctrines sont très différentes, en dépit d’un rejet semblable du catholicisme romain), mais d’attitudes, de géographie et d’enracinement humain. De livres en livres, Jas étoffe, précise, nuance, approfondit son argumentation. Délibérément, il rompt avec la méthode universitaire. Sa démarche intuitive, attentive au minuscule, se situe à la frontière du peu connu et de l’ignoré. Elle déconcerte parfois, mais pose des questions judicieuses qui mettent en cause les orthodoxies historiennes et ouvre des perspectives inattendues et fécondes. Ce livre est fort bien présenté et abondamment illustré.