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Bernard Reymond

Cette devise figure sur la tranche des pièces suisses de cinq francs depuis l’apparition de cette monnaie en 1850. Elle pourrait paraître anachronique, la crise financière lui confère une pertinence et une actualité sinon politiques (plausible dans une Confédération helvétique confessionnellement neutre, elle ne l’est guère dans une France très attachée à sa laïcité), du moins théologiques.

   La monnaie est affaire de confiance : la banque émettrice est censée garantir la contre-valeur de la somme indiquée sur les pièces ou billets qu’elle met en circulation. Quand cette confiance est ébranlée, les premiers à trinquer sont les pauvres et les gagne-petit, mais aussi les patrons qui n’arrivent plus à faire face à leurs obligations. Les voilà rongés de soucis, d’insomnies, de larmes, de souffrances aussi bien physiques que psychiques.

   Y ont-ils pensé, les spéculateurs qui ont jonglé avec l’argent d’autrui, voire avec des sommes qu’ils inventaient de toutes pièces, jusqu’à mettre en péril l’équilibre financier de la planète entière ? Certainement non et c’est grave. Nul ne sait encore quels seront la portée, la durée et les effets de la crise. Ou bien faudrait-il dire le naufrage ? Sur son île déserte, Robinson avait compris qu’il devait se montrer ingénieux et opiniâtre, mais aussi qu’il ne lui restait d’autre issue que de compter sur la providence divine.

   « Dieu pourvoira », non pas pour venir au secours d’un système financier défaillant ni pour soutenir une monnaie plutôt qu’une autre – quelle présomption d’y compter ! Mais parce que là où Dieu pourvoit, on cesse de mettre toute sa confiance dans l’argent.

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Bernard Reymond
né à Lausanne, a été pasteur à Paris (Oratoire), puis dans le canton de Vaud. Professeur honoraire (émérite) depuis 1998, il est particulièrement intéressé par la relation entre les arts et la religion.
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