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Confinement : faute de contacts, retissons des liens

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Un moment contraint de vérité

La crise sanitaire que nous connaissons, ses conséquences sur notre vie quotidienne et sur l’organisation de notre société, est un moment rare de vérité où nous nous trouvons placés devant l’ultime.

Nous prenons brutalement conscience de la grande fragilité de notre société malgré sa sophistication et sa technicité. Notre société, lorsqu’elle est construite sur les apparences, sur l’image immédiatement visible, sur une forme de frénésie et d’avidité, crée un écran de fumée entre notre identité et les vérités ultimes de la vie.

Mais, comme les fumées polluées chinoises qui se sont dissipées avec cette crise sanitaire et l’arrêt des activités polluantes qui y sont liées, l’écran de fumée créé par les fausses valeurs de notre société, commencent à s’estomper. Les rédacteurs bibliques auraient parlé d’idoles muettes justes bonnes à brûler.

En se précipitant dans les magasins pour accumuler plus que d’habitude des biens, certains continuent à se comporter sur les valeurs du monde marqué par l’avidité, par une logique totalement individualiste au détriment de l’intérêt général. D’autres font comme si de rien n’était en niant l’évidence dans une convivialité apparemment sympathique, mais foncièrement irresponsable.

Ces comportements vont très vite devoir être révisés alors que la nécessité de la lutte contre l’épidémie fait loi.

Un recentrage indispensable

Faute de contacts physiques, privés de notre activité frénétique habituelle, nous allons devoir redécouvrir la valeur des liens sincères en lieu et place des relations fausses que notre mode vie pouvait avoir tendance à multiplier : retisser des liens distendus faute de temps que notre ancien mode de vie ne nous laissait pas, reprendre des relations familiales ou amicales qui semblaient appartenir à un autre monde que celui que nous avions construit autour d’une activité professionnelle envahissante, redécouvrir notre créativité disparue derrière le voile d’une vie trépidante sans queue ni tête.

Pour que cette crise soit salutaire, il faut qu’elle apparaisse comme un avertissement et que nous en ressortions recentrés sur les vérités ultimes que sont la solidarité, la compassion, l’amour, bref celles qui nous font oublier les fausses valeurs que sont la vanité et la recherche de l’apparence au profit d’une relation vraie et gratuite à l’autre, pour son seul bien.

Des exemples à suivre

Ouvrons les évangiles, nous pourrons y trouver de multiples exemples pour le présent et pour l’avenir :
– repoussons les tentations des fausses valeurs
– sachons semer des graines
– multiplions les possibilités de vie chez ceux qui nous entourent
– prenons le temps de nous arrêter et de changer de route pour porter secours à celui qui en a besoin.
– portons attention à la brebis égarée pour l’aider à retrouver son chemin.
– aidons à la guérison de ceux qui sont malades
– ressuscitons l’ami chez qui l’espoir et la force vitale sont morts.

Armés d’une nouvelle lucidité et de valeurs humaines en accord avec des vérités ultimes, nous serons alors à même d’affronter la vie et la crise potentiellement beaucoup plus dévastatrice voire mortelle pour l’espèce humaine : celle des conséquences d’un réchauffement climatique marqué.

Image de Jean-Pierre Capmeil
Jean-Pierre Capmeil
Docteur en géopolitique. Impliqué dans la catéchèse de l’Oratoire du Louvre entre 2014 et 2016 et à présent dans la communication du Foyer de l’Âme.
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