Nous sommes habitués aux Concordances de la Bible (celle de la TOB, ou de la Segond, à la fin de la nouvelle Bible), et nous connaissons tous leur utilité, pour retrouver un mot, une histoire, une idée, un personnage, dans cet immense ouvrage.
Et bien voici une Concordance pour le Coran. C’est-à-dire un dictionnaire dans lequel chaque mot, dans son équivalent français, est cité, ainsi que la phrase tout entière qui le porte. Sont aussi indiqués le mot arabe – écriture arabe et latine – les numéros de sourate et de verset. Comme différentes traductions sont possibles, les auteurs parlent plutôt de thèmes que de mots.
Ce livre est d’une très grande utilité pour qui veut pénétrer le Coran un peu plus que superficiellement, pour qui veut mieux savoir comment le Coran traite tel ou tel sujet. C’est ainsi que, sur deux pages, est condensé tout ce que le Coran dit de « Jésus, le Messie, fils de Marie » : il fut messager, serviteur et envoyé de Dieu, parole de vérité, un signe pour l’Univers, etc. « Mais ceux qui le diront Dieu sont des mécréants. »
Cela dit, l’introduction est assez conservatrice, dépourvue de toute critique historique. Ainsi, on y apprend que la Ka’ba fut édifiée par Adam et reconstruite par Abraham. Mais cette façon de voir n’a pas d’incidence sur la Concordance elle-même qui conserve un profond intérêt..
Pour l’auteur, Jésus réaffirme ici la volonté de Dieu, qui est d’abord d’avoir le souci des autres hommes, de dépasser le donnant-donnant des juifs ou des grecs, en recherchant au contraire le partage avec l’autre, sans rien attendre en retour. Jésus ne propose pas de croyance nouvelle, mais rappelle l’exigence de Dieu : une éthique pour ce nouveau Royaume, faite de don et de désintéresse-ment.
Un Jésus déjà libéral ! Les lecteurs d’Évangile et liberté ne seront pas déçus, et ils apprendront beaucoup.