Au cours de l’histoire biblique, il nous est raconté sous des formes diverses, comment Dieu cherche à établir une relation avec l’être humain, au travers de son peuple. Il se trouve que c’est avec le Christ que cette relation est portée à son apothéose. Tout au long de son ministère, rapporté dans les Évangiles, le Christ établit une relation personnelle avec celles et ceux qu’il rencontre, par le dialogue, les obligeant, en quelque sorte, à exprimer ce pour quoi ils s’adressent à lui. En formulant ce qu’ils désirent, pour eux-mêmes ou pour leurs proches, le Christ les aide à s’effacer devant le « moi » qui les habite, et qui les obligeait bien souvent à jouer un rôle que la famille, la société ou le milieu religieux leur avait assigné. C’est ainsi que le Dieu de Jésus-Christ me sauve de moi-même, lorsque j’arrive à me sortir de situations dans lesquelles l’on m’avait enfermée, ou dans lesquelles je m’étais enfermée toute seule ; lorsque j’ai eu le courage de rompre des relations qui ne portaient plus de fruits ; ou lorsque j’affronte lucidement la difficulté d’être moi-même. Dieu me sauve de moi-même lorsque je me libère des fausses idées sur lui et lorsque je m’émancipe de tout un tas de définitions réductrices qui paralysent ma réflexion. Dieu me sauve de moi-même lorsque, comprenant que j’ai du mal à maîtriser mes mauvais penchants, je prends conscience du côté obscur de mon humanité, contre lequel j’ai du mal à lutter. Et lorsque je suis anéantie par la violence de mes actes ou de mes paroles, que je reconnais ne pas avoir su vaincre, malgré mes efforts, et si d’aventure mes mots, mes actes dépassent encore ma pensée et finissent par m’engloutir, là encore, le Dieu de Jésus-Christ me sauve de moi-même, en me devançant par sa grâce. Son amour premier contribue à restaurer ma dignité humaine, chaque fois que je prends le temps, à nouveau et en pleine conscience, de lui dire « oui ».