Cette idée d’article m’est venue en passant l’aspirateur. Et ma foi, si je puis dire, ce contexte n’est pas sans rapport avec le sujet.
Faire disparaître toute trace de poussières de l’ancien monde, celui de la pensée magique et dualiste, dans notre théologie est le projet révolutionnaire de cet évêque épiscopalien honoraire à l’apparence pourtant si sérieuse. Et le vent de la Nouvelle Réforme qu’il propose n’est pas une petite brise tranquille mais un souffle puissant et inspiré qui tient plus de la tempête.
Avec un « toupet » bien particulier, il fait souffler un esprit de liberté qui pousse très loin le slogan de notre revue, penser, critiquer et croire en toute liberté. Il met son grain de sel dans notre bonne conscience libérale convaincue d’être ouverte à la réforme permanente et du sel sur les plaies de nos prudences et de nos renoncements à réformer encore et toujours le christianisme pour qu’il reste fidèle à l’esprit critique du prophétisme biblique et au travail de réinterprétation mené par Jésus.
Après ses précédents ouvrages traduits en français, Jésus pour le XXIe siècle en 2013, Né d’une femme en 2015 et Sauver la Bible du fondamentalisme en 2016, John Shelby Spong nous propose cette fois-ci de mener une réflexion Pour un christianisme d’avenir, car pour lui, « ni les credo anciens ni la Réforme ne peuvent aujourd’hui susciter une foi vivante ». Et il nous propose de comprendre « Pourquoi ? ».
Vaste programme qui ne peut qu’être utile à quiconque s’intéresse à l’avenir du christianisme.
Cette réflexion précieuse excitera l’imagination et la réflexion des réformés libéraux les plus téméraires, étonnera les plus prudents, tant il remet en cause toutes nos certitudes, nos habitudes voire nos pratiques cultuelles basées sur un rapport archaïque au divin selon Spong.
Mais le christianisme n’est-il pas avant tout un processus dynamique, qui nous remet toujours en question ?
C’est ainsi que le protestantisme réformé l’a compris avec sa devise «L’Eglise réformée, est à réformer sans cesse».