LE FANATISME RELIGIEUX, c’est bien connu, rend bêtes et méchants même les êtres intellectuellement les plus doués. La tristement célèbre Inquisition en est la preuve, vérifiée par bien d’autres attitudes ou procédures du même type.
La foi, en revanche, rend intelligent, lucide, clairvoyant, en particulier sur soi-même. Elle rend les croyants conscients du doute dont ils ne cessent d’être habités et leur épargne de se croire plus croyants qu’ils ne sont.
Le nombre des humains dont la foi évangélique a éveillé l’intelligence, en particulier l’intelligence des situations, est en tout cas impressionnant. Quelques exemples plus connus que d’autres : Louis Braille et l’invention de l’écriture à points saillants ; Henri Dunant et les débuts de la Croix-Rouge ; Florence Nightingale et les soins infirmiers ; John Bost et l’accueil des enfants tenus pour indésirables ; Desmond Tutu et la réconciliation en Afrique du Sud. On n’en finirait pas de citer des exemples de cet ordre.
En préférant les petits enfants « aux sages et aux intelligents » (Matthieu 11,25), Jésus ne fait pas l’éloge de la bêtise, d’autant que, comme chacun sait, les petits enfants intelligents sont légion. Il s’en prend à celles et ceux qui, se croyant intelligents, n’ont ni la lucidité ni la disponibilité de coeur et d’esprit pour discerner ce que Dieu attend d’eux.
Bien comprise, la foi n’est jamais aveugle. Il suffit que le fanatisme le soit. Dieu nous a dotés de discernement pour que nous en fassions bon usage dans tous les domaines, sans en exclure jamais celui des croyances parmi lesquelles notre intelligence nous impose de faire le tri, ne serait-ce que par simple amour de notre prochain !