En 1983, le Conseil Œcuménique a lancé un programme dont un volet concernait l’écologie (la « sauvegarde de la création »). Pendant plusieurs années, il a animé un travail auquel le catholicisme s’est assez peu associé. Aujourd’hui, enfin, le Pape consacre à l’écologie une encyclique. Je n’ai eu le temps que de la parcourir ; elle m’a paru de bonne tenue. Je m’en réjouis, tout en regrettant que très injustement elle ne mentionne pas ce qu’a fait le Conseil Œcuménique. J’ai çà et là des réticences. Les paragraphes sur l’eucharistie, la Trinité et Marie m’ont paru relever de routines ecclésiales plutôt que d’une réflexion sérieuse. Mais qu’un pape parle le patois romain n’a rien d’étonnant.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, on s’est surtout préoccupé de paix et de justice sociale. On avait raison et il faut continuer. Aujourd’hui, on se soucie d’une planète qui risque de devenir inhabitable. Il faut réorienter en conséquence notre éthique et notre spiritualité. Jésus nous demande d’aimer notre « prochain » comme nous-mêmes. Rappelons que le « prochain », n’est pas seulement le « semblable », c’est aussi ce qui nous environne : les animaux, les végétaux, l’air, l’eau, la terre. Il nous faut les respecter et les soigner, certes parce que nous en avons besoin pour vivre, mais aussi parce qu’ils ont en eux-mêmes de la valeur (« Dieu vit que cela était bon », écrit la Genèse).
Merci au pape de nous le rappeler et puisse-t-il être entendu.