Pour François Clavairoly, l’Église est une halte, un ressourcement, un appel au témoignage, et bien plus encore…
l’Église est lieu de toutes rencontres et de tous émerveillements. Elle est le lieu de la joie comme celui de la tristesse. Elle est le lieu de l’accueil comme celui de l’engagement qui exige un choix. Elle est la rencontre elle-même, la joie et la tristesse entremêlées, l’engagement et la prière qui se saluent et s’encouragent. Mais avant toute chose, l’Église a cette grâce étonnante de pouvoir offrir le moment d’une halte et d’un ressourcement.
La halte est le temps du repas, de la cène, de l’écoute de l’orgue ou du chant.
Le ressourcement est le temps d’une méditation et d’un silence intérieur habité, visité et comblé.
Tout cela gratuitement, sans retour, sans ristourne, sans compensation.
Après la halte et le ressourcement, vient le temps de la sortie, de la vie et de ses décisions.
C’est pourquoi j’aime savoir qu’en sortant de l’église, c’est sous une bénédiction que j’avance désormais.
La halte et le ressourcement appellent alors au témoignage.
Voilà pour ce qui est de « mon » Église…
Mais l’Église est bien plus vaste et plus large que tout ce que je connais. Elle est au bout du monde, au Gabon, au Maroc, en Corée, en Israël, en Amérique et ailleurs ! Elle est bariolée, multiculturelle, et porte mille noms différents. Elle souffre, elle est pauvre, elle peine.
Elle est fidèle et infidèle, impardonnable et pardonnée, unique et divisée…
J’y suis l’un de ses innombrables ministres du culte qui célèbrent, enseignent les petits et les grands, réfléchissent et agissent au nom du même maître, et j’en suis heureux.
Dans ce buissonnement oecuménique qu’est l’Église de Jésus-Christ, l’essentiel est dit lorsqu’un enfant s’émerveille devant le récit d’une parabole, lorsqu’un mourant que l’on visite remercie et vous fait rougir les yeux, lorsqu’un engagement est tenu dans la diaconie, lorsque la sainte cène est anticipation du royaume, lorsqu’une larme est séchée et une vraie joie retrouvée.
Lorsque je suis avec l’autre semblable remis debout en moi-même, ressuscité, envoyé.