Jusqu’à la pandémie de Covid-19 en 2020, « Noël aux Halles » a organisé, avec l’aide de nombreux bénévoles, un réveillon le 24 décembre au soir, sous forme de dîner spectacle, organisé dans le 1er ou le 2e arrondissement de Paris. Ce réveillon concerne les personnes seules de ces deux arrondissements, qui sont invitées quels que soient leurs moyens financiers. Indépendante de toute affiliation politique ou confessionnelle, l’association « Noël aux Halles » reçoit l’aide ce ceux qui veulent bien la lui apporter, comme l’association des Petits Frères des Pauvres, les paroisses de quartier, dont l’Oratoire du Louvre, les mairies d’arrondissements, les entreprises publiques ou privées, les commerçants locaux. Il est à noter qu’environ 650 colis-cadeaux élaborés pendant plusieurs semaines par des responsables de l’association sont distribués.
Le 24 décembre usuellement, 200 bénévoles assurent la distribution de ces colis-cadeaux, jusqu’à l’an dernier où, pour la première fois depuis 1945, tout a été arrêté par le confinement. Cette année, la distribution a repris dans la Maison Presbytérale de l’Oratoire, grâce à l’énergie et à la générosité de nombreuses personnes, paroissiens de l’Oratoire ou d’autres Églises, bénévoles d’autres associations, réunis pour la circonstance. Il manquera, au grand regret de chacun, le traditionnel repas, annulé pour les raisons sanitaires que l’on sait, qui a eu lieu de nombreuses années à la Bourse de Commerce. Même sous une forme plus réduite, cela fait maintenant 76 ans que l’association Noël aux Halles accomplit ce miracle : maintenir le lien social avec les personnes seules, en leur rendant visite, puis en organisant ce réveillon et cette offrande de cadeaux.
Si le repas avait encore lieu, et l’on espère que cela va bientôt reprendre, alors, on découvrirait que bénévoles et invités seraient accueillis sous des applaudissements chaleureux, que le service des tables serait arrangé de telle façon que deux serveurs auraient la charge d’une table de six invités et que l’un d’eux resterait auprès des invités pour leur tenir compagnie et répondre à leurs besoins pendant que l’autre fait le service, et que rien ne serait laissé au hasard, comme le vestiaire, la vaisselle, l’infirmerie, le parking, la sono. Au fond, tout le monde serait occupé jusqu’à l’aube. Les personnes âgées pourraient même être raccompagnées chez elles, en voiture, si elles le désirent. Il est important de signaler que pour les personnes qui le souhaitent, un service œcuménique de Noël présidé par un prêtre et un pasteur peut avoir lieu.
« Noël aux Halles » est né dans un contexte particulièrement difficile, à la fin de la seconde guerre mondiale qui avait placé de nombreuses personnes en situation de précarité et de solitude. Aujourd’hui, ces fléaux n’ont pas disparu. Ils ont même pris une ampleur insoupçonnée dans nos sociétés occidentales, opulentes et riches matériellement parlant. La pandémie a accéléré ce désastre en quelques mois. Alors, plus que jamais, l’association « Noël aux Halles » a sa raison d’être. Et si la pandémie se prolongeait, alors, « Noël aux Halles » trouverait les moyens de se réinventer, pour poursuivre sa mission : garder le lien social et sauvegarder la fraternité, une des trois devises de la République.