Dans les ordres religieux, les vœux engagent : celui qui les prononce devient membre d’une congrégation ou d’une communauté dont il va appliquer les règles et se soumettre aux autorités. Avec des modalités qui diffèrent selon les cas, il déclare consentir à toute une série d’obligations : vivre dans la pauvreté, observer la chasteté, accomplir scrupuleusement des exercices de piété, se mettre au service d’autrui et de Dieu.
J’y pense quand j’envoie des vœux de fin d’année. Je voudrais qu’ils soient autre chose qu’une formule de politesse vide et rituelle. J’aimerais qu’ils n’expriment pas seulement de vagues souhaits, mais qu’ils traduisent une véritable décision d’entretenir des relations bienveillantes avec ceux à qui on les adresse, de les écouter et de les aider, d’être proches d’eux, attentifs à leurs besoins et à leurs souffrances. On pourrait alors parler de « vœux pieux », non pas parce qu’ils seraient sans effets ni conséquences pratiques, mais parce qu’ils correspondent à cet amour du prochain auquel Dieu nous appelle.
Chaque année, le président de la République nous adresse ses vœux. Quand il est en fin de mandat et ne se représente pas, il ne peut pas s’engager à grand chose, car son pouvoir s’achève. En résulte-t-il que son allocution n’a plus guère de sens ? Je pense qu’elle peut en avoir dans la mesure où elle exprime non pas des promesses, mais les convictions et les expériences qui ont déterminé ses engagements, qu’on approuve ou non ce qu’il a fait.